Plus utile qu’on le croit.
Membre de la famille des légumineuses, le trèfle est une espèce rampante qui s’étend naturellement à l’aide de stolons, comme le font les fraisiers. Ne dépassant pas 15-30 cm de hauteur, il possède des feuilles divisées en trois (parfois quatre!) petites folios, les rondes et des fleurs blanches disposées sur des capitules. Ces fleurs apparaissent en abondance dès la mi-juin et persistent jusqu’en août, faisant le bonheur des insectes mellifères. Les racines, profondément enfoncées dans le sol, sont garnies de nodules, ce sont de petites protubérances contenant des bactéries qui transforment l’azote atmosphérique en azote terrestre. Cet azote sert a nourrir les autres plantes.
Si, de nos jours, le trèfle pousse sur tous les continents, incluant l’Antartique, ca n’a pas toujours été le cas. Originaire d’Europe, il a été introduit en Amérique en tant que plante fourragère. Déjà, au 16e siècle, il était considéré comme une mauvaise herbe par les Aztèques. De nombreuses nations Autochtones ont utilisé différentes parties de la plante pour traiter des problèmes respiratoires tels que l’asthme, la toux et le rhume. Les fleurs, comestibles, agrémentent une salade et dont un miel maison en les incorporant à un mélange de fleurs de trèfle rouge, de sucre et d’eau.
Dès la renaissance, le trèfle blanc faisait partie des gazons dans les jardins. Supportant bien le piétinement ainsi que la sécheresse, ces parterres demeuraient verts même sans irrigation ni fertilisation. En Amérique du Nord, l’avènement des banlieues aux pelouses parfaites dans les années 1950 a favorisé la monoculture des graminées en éliminant les mauvaise herbes à l’aide d’un nouveau produit, l’herbicite 2,4-D. Exit le trèfle blanc! Heureusement, la tendance se renverse aujourd’hui, car on a compris que la verdure urbaine rend plusieurs services écologiques dans nos villes et que le trèfle blanc y contribue grandement : fournisseur de nectar aux insectes butineurs juste après la floraison des pissenlits, il distribue de l’azote aux autres plantes, demande peu d’eau, conserve son éclat jusqu’à l’automne, et ce, tout en contribuant à la biodiversité du milieu. Allez-vous laisser le trèfle reprendre la place qu’il mérite?